Rapport d'activité 2022

La FER Genève s'est investie dans ce domaine à différents niveaux et a été à l'écoute de ses membres. Nous avons, en concertation avec les autres fédérations membres de la FER, répondu aux procédures de consultation du Conseil fédéral concernant les pénuries de gaz et d'électricité. Nous avons participé aux travaux menés dans le cadre de la Task Force énergie créée par le Conseil d'État en vue du plan d'action cantonal qui a été adopté et des échanges continuent d'avoir lieu. Nous avons également soumis un sondage afin de connaître les besoins de nos membres et avons organisé une conférence exceptionnelle sur l'énergie qui a eu un grand succès.

En 2022, les difficultés ont été nombreuses, mais notre économie, tant à l'échelle nationale que cantonale, a su faire preuve une fois de plus de résilience et nous pouvons nous en féliciter. Les perspectives émises par les entreprises genevoises sont dans l'ensemble positives et le scénario d'une récession économique est écarté.

Au niveau politique, des enjeux majeurs pour notre économie ont fait l'objet de votations et nos engagements nous ont permis tout au long de l'année de peser sur un certain nombre de décisions. Sur le plan fédéral, notamment, la FER Genève a salué l'acceptation par la population du renforcement de la participation suisse à Frontex. Ce soutien reflète la volonté de maintenir les accords bilatéraux avec l'Union européenne et représente un signal fort aux autorités suisses en vue de rétablir rapidement une relation durable et constructive avec notre principal partenaire politique et économique.

C'est avec une immense satisfaction que la FER Genève a également pris acte de l'acceptation de la loi fédérale sur l'AVS et du financement additionnel de l'AVS par le biais d'un relèvement de la TVA. Ce vote permettra de consolider le pilier le plus important de nos assurances sociales pour ces dix prochaines années en lui apportant la sécurité financière dont il avait besoin. Les défis restent cependant nombreux et une réforme structurelle de cette assurance sera nécessaire à moyen terme.

En revanche, nous regrettons le refus de modifier la loi fédérale sur l'impôt anticipé. La suppression de l'impôt anticipé sur les intérêts d'obligations suisses aurait rendu notre place économique plus attractive et aurait permis de rapatrier en Suisse des activités de financement, tout comme les emplois et recettes fiscales qui y sont liées. Nous regrettons également le refus de modification de la loi sur les droits de timbres, qui aurait bénéficié en particulier aux PME et aux jeunes entreprises innovantes.

Pour l'année en cours, des votations importantes nous attendent sur le plan fédéral comme cantonal. La population suisse sera notamment appelée à se prononcer sur la réforme fiscale de l'OCDE, qui vise à imposer à 15% toutes les grandes entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse 750 millions d'euros. Il s'agit d'une réforme fondamentale si l'on souhaite que le système fiscal helvétique soit reconnu au niveau international, mais aussi si l'on souhaite conserver en Suisse les recettes découlant de l'activité des entreprises concernées. Soutenir ce projet est en ce sens essentiel.

Au niveau cantonal, la fiscalité sera également au centre des préoccupations. La première échéance était fixée au 12 mars avec l'initiative 179 Contre le virus des inégalités. Supprimons les privilèges fiscaux des gros actionnaires. La population genevoise a rejeté cette initiative et nous pouvons en être satisfaits, car notre canton est déjà à la limite de ce qui est supportable en matière fiscale.

Dans les mois à venir, nous nous prononcerons également sur l'initiative 181 intitulée Pour la création d'emplois sociaux et écologique et la réduction de la durée du travail. Initiative mille emplois ainsi que sur l'initiative 185 Pour une contribution temporaire de solidarité sur les grandes fortunes. Face à la fragilité de notre pyramide fiscale et aux enjeux auxquels elle fait face, rendre la fiscalité cantonale plus attractive pour les entreprises comme pour les individus continuera d'être l'ambition poursuivie par notre fédération. Comme la montré la réforme de la fiscalité des entreprises RFFA, une baisse de la fiscalité a des effets dynamiques et entraîne des hausses d’entrées fiscales pour l'État.

N'oublions pas que 2023 est aussi une année électorale à Genève et que nos autorités seront renouvelées. Ces élections sont importantes et il faut souhaiter qu'une majorité favorable aux entreprises puisse se dégager tant au niveau du Grand Conseil que du Conseil d'État. La FER Genève continuera de déployer ses efforts et son énergie afin de porter vos intérêts, d'entendre vos besoins et de faire monter en puissance nos services, dont vous êtes déjà entièrement satisfaits selon notre dernier sondage. Comme jusqu'à présent, nous continuerons de nous engager pour vous en faveur de conditions cadre favorables à l'esprit entrepreneurial. Merci pour la confiance que vous nous accordez.
 

Il faut se féliciter de l'accord fiscal trouvé entre la Suisse et la France pour l'imposition du télétravail frontalier. Les détails doivent encore être peaufinés d'ici à juin 2023, mais cet accord est allé dans le sens que nous préconisions et celui des meilleures pratiques. Dans l'idéal, il faudrait harmoniser les accords sur la fiscalité et la sécurité sociale. C'est ce que nous demandons depuis longtemps.

Le conflit en Ukraine et le covid ont conduit à un retour de l'inflation. Les discussions sur les adaptations salariales ont été difficiles. Nous n'avons jamais fermé la porte à la compensation ou à des augmentations. La pénurie de personnel qui atteste de taux de chômage historiquement bas implique nécessairement d’offrir de bonnes conditions salariales pour recruter ou conserver de la main-d’œuvre. Il faut avant tout préserver les places de travail et tenir compte de la capacité exportatrice de la Suisse. Nous gagnons un franc sur deux à l'étranger. La force du franc, même si elle atténue l'inflation suisse, reste un sujet de préoccupation. 

L'Organisation internationale du travail et l'Organisation internationale des employeurs se sont occupées du conflit entre l'Ukraine et la Russie. La condamnation de l'agression russe a été immédiate et très majoritairement soutenue comme dans les autres agences onusiennes. Les conséquences ont fait l'objet de très nombreux échanges lors de la réunion du groupe européen des employeurs à Budapest. Tant l'approvisionnement en énergie que l'inflation ont été au cœur des discussions avec des points de vue différents selon le type d'infrastructures à disposition ou la structure de l'économie.

En 2022, un nombre record d'événements et de manifestations a été organisé par la FER Genève: près de soixante. En tête, notre conférence sur l'énergie, au mois d'octobre, avec 4300 personnes en présentiel et en virtuel, mais aussi notre Rentrée des entreprises, qui a réuni 2800 personnes. Le mode hybride ou virtuel est maintenant largement utilisé, y compris dans notre vaste offre de formation. A ce sujet, grâce à l'investissement de la CIEPP et au travail de plusieurs de nos départements, la formation en tête, nous avons lancé le projet Spark qui permettra de créer à Plan-les-Ouates un campus dédié à l'apprentissage, à la formation, à l'insertion et à la réinsertion professionnelles. 

Il y a de nombreux défis pour 2023, ils ont été cités par notre président. Pour ma part, je crois que nous devrons voir les conséquences de la sécheresse de cet hiver. Cela nous rappelle que la nature nous imposera de transformer notre économie pour apporter une réponse aux défis climatiques. Nous sommes engagés dans cette voie depuis plus de vingt ans à l'interne comme à l'externe. Nous continuerons également à lutter pour ne pas péjorer les conditions cadre à Genève. De sacrés défis sont sur la table et la dérive pourrait être rapide si le peuple ne nous suit pas. Il ne faut pas craindre la migration vu le vieillissement de notre population, ni l'Europe qui est notre principal marché et dont nous partageons les valeurs. 

Enfin, la FER Genève aura un nouveau directeur général, Philippe Fleury, le 1er juin 2023. Je lui souhaite autant de plaisir et de succès que j'en ai eus durant seize ans à la tête de la fédération. A vous toutes et tous, chers membres, chers partenaires, chers collaborateurs, merci pour votre confiance et votre engagement. Plein succès pour les années à venir.