Notre système de prévoyance-vieillesse est résilient, ne le détruisons pas!

En résumé

Dans le cadre de la campagne sur la 13e rente, les initiants remarquent qu’avec la mentalité des opposants, l’AVS n’aurait jamais vu le jour. Remettons quelques points sur les i.

En 1948, lors de la création de l’AVS, la rente maximale équivalait à 40 francs, soit l’équivalent de 194 francs de nos jours en tenant compte de l’inflation, le taux de cotisation paritaire de 4% et l’âge légal de départ de 65 ans pour les hommes comme pour les femmes. Il y avait alors 6,5 actifs pour financer une rente.

Au cours des années, des réformes ont été menées. Durant toute la période où la santé financière de l’assurance le permettait, elles ont contribué à développer le système, en augmentant notamment fortement les rentes. La rente maximale est aujourd’hui 2450 francs, avec en parallèle une augmentation des cotisations paritaires 10,6%. Le système a également été complété par la création des prestations complémentaires en 1966 et du deuxième pilier obligatoire en 1985. La situation des retraités aujourd’hui n’a donc plus rien à voir avec celle des 48 et le système les protège bien davantage.

La problématique qui se pose aujourd’hui est celle de la consolidation du système. L’augmentation de l’espérance de vie et l’arrivée des baby-boomers à la retraite d’ici la fin de la décennie met l’assurance sous pression. Il n’y a aujourd’hui plus que trois actifs pour financer une rente, et ce ratio passera rapidement à deux pour un. C’est d’ailleurs pour consolider le financement de l’AVS que les citoyens suisses viennent d’accepter deux réformes (RFFA et AVS21) qui ont entrainé une augmentation du taux de cotisation, de la TVA et de l’âge de la retraite des femmes. L’introduction d’une 13e rente engloutirera l’entier et même davantage que ce que ces réformes ont rapporté. Les efforts pour stabiliser l’AVS seraient ruinés d’un coup et que le premier pilier sombrerait dans le rouge dès l’introduction de la mesure.

La question n’est donc pas aujourd’hui de savoir comment étendre encore le système, mais comment garantir le versement des rentes aux futurs rentiers, qui sont les cotisants d’ajourd’hui. C’est de cet enjeu dont il est question. Notre système de prévoyance a su s’adapter au fil des décennies. Cela implique aussi des mesures plus douloureuses lorsqu’il s’agit de préserver les générations futures. Dire non est une question de responsabilité envers notre système de prévoyance vieillesse et envers les jeunes.