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En résumé

ÉDITO

En Grande-Bretagne,

le Brexit a fait chuter le nombre d’étudiants européens de 56% dans les universités. Alors qu’ils bénéficiaient auparavant du même tarif que leurs homologues britanniques, ils doivent désormais débourser des frais d’écolage allant de 28 000 à 72 000 francs pour un bachelor, en fonction du cursus choisi.

Au vu de ces tarifs, certains établissements universitaires ne font plus le plein d’étudiants. Le corps enseignant craint quant à lui un affaiblissement de la place académique britannique et préfère prendre le large avant que la situation n’empire. Le Brexit a aussi entraîné la fin de la participation britannique au programme de recherche Horizon Europe, doté de 95,5 milliards de francs. Depuis, un «accord chapeau» pour être associé au programme européen a été négocié, mais sa signature tarde. La Suisse, pour sa part, est plus mal lotie, étant considérée comme un Etat tiers dans le cadre de ce programme depuis qu’elle a renoncé à signer l’accord cadre avec l’Union européenne en juin 2021. Les discussions autour d’un accord chapeau pour participer à nouveau à Horizon Europe n’ont pas encore débuté. Doit-elle craindre à son tour une fuite d’étudiants et de cerveaux?

Les chiffres

ne permettent pas de l’affirmer. En 2020, malgré la pandémie, les nouveaux étudiants internationaux ont augmenté de 4%. Pour 2021, la tendance semble similaire. La place scientifique et académique suisse ne s’y trompe pourtant pas et a préféré anticiper en participant activement à la pétition Stick to Science. La recherche suisse avait déjà subi de plein fouet les conséquences de l’acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse en 2014. Après des années de négociations politiques, la situation s’était normalisée, mais, depuis juin passé, le même scénario catastrophe est rejoué. Vivre deux fois le même séisme à quelques années d’intervalle a de quoi décourager.

Pour pallier

la non-participation à Horizon Europe, la Confédération a injecté 6,4 milliards de francs dans la recherche scientifique. Cette compensation ne suffira probablement pas, la recherche académique se nourrissant d’échanges avec le cercle le plus large possible. Vouloir le réduire à la taille d’un seul pays, c’est l’étouffer. Les universités suisses n’ont pas attendu pour créer des partenariats aux Etats-Unis et en Asie. Mais ils ne compenseront jamais ceux qui se nouent sur notre continent. Il faut reprendre urgemment les discussions avec l’UE, sous peine de perdre la place d’excellence à laquelle les universités et écoles polytechniques suisses ont accédé, et de perdre la force d’innovation qui fait de la Suisse ce qu’elle est aujourd’hui sur la scène économique mondiale.