Economie et démographie sont intimement liées

En résumé

ÉDITO

Nous sommes huit milliards d’êtres humains sur Terre

depuis ce mois de novembre. L’accroissement de la population semble ne pas devoir s’arrêter. Pourtant, l’hypothèse la plus crédible aujourd’hui est une diminution de la population au niveau mondial dès les années 2100, après un accroissement qui devrait nous mener à onze milliards d’habitants. Ces chiffres doivent être pondérés selon les régions. En Europe, tous les pays sont passés en-dessous du seuil de renouvellement naturel, qui se situe à 2,1 enfants par femme. En Suisse et en Allemagne, le taux de natalité est de 1,5 enfant. Il est de 1,8 enfant en France – qui est le pays le plus fécond d’Europe – et plonge à 1,2 en Italie et en Espagne.

Les problèmes liés à la baisse naturelle de la natalité

sont la pénurie de main-d’oeuvre et la prise en charge des aînés. Les pays confrontés à ces difficultés tentent d’y répondre en restant suffisamment attractifs pour continuer à attirer des migrants, en développant de la robotique pour prendre en charge certaines tâches liées au vieillissement de la population et en revoyant leurs systèmes d’assurances sociales.

C’est en Afrique sub-saharienne

que se trouvent les pays avec les taux de natalité les plus élevés. Ce taux est directement corrélé au niveau économique et à l’éducation. Plus une population est éduquée - surtout les filles et les femmes -, plus sa natalité baisse. C’est un levier puissant qui ne semble pas connaître de limites. Ainsi, en Suisse, 40% des femmes de formation tertiaire n’auront pas d’enfant.

La crainte est infondée de voir l’Occident submergé

par une vague de migrants venus du sud. Le pourcentage de personnes migrantes reste stable, à 3% de la population mondiale. De plus, l’immense majorité d’entre elles migre à l’intérieur de son propre continent. Trois quarts de la main-d’oeuvre mondiale se trouve en Afrique et en Asie, qui devraient gagner de ce fait en dynamisme économique. Le Qatar l’a bien compris, lui qui, avec «sa» coupe du monde, n’a que faire des critiques européennes et semble avoir réussi son pari de séduire les dirigeants de pays à la population plus jeune, cible de ses objectifs économiques.

Nous, Européens, devons nous poser la question:

comment faire pour continuer à peser - d’un poids démographique toujours plus léger - sur la scène mondiale, pour que les valeurs d’égalité et de démocratie qui nous tiennent à coeur continuent à être entendues? Les futurs équilibres, tant démographiques qu’économiques et financiers, seront la clé de la réponse.