Marché du travail

Le marché du travail a été particulièrement touché par les effets de la pandémie. Même si l’on peut se réjouir que ce soit dans des proportions moindres que celles imaginées au printemps 2020, le taux de chômage n’en a pas moins fortement augmenté ces derniers mois.

En résumé

Les priorités de la FER Genève

  • Adapter l’assurance-chômage aux nouveaux défis, en lien notamment avec la transformation des emplois.
  • Initier une réflexion sur la situation des indépendants et des dirigeants d’entreprise, en imaginant par exemple un système exceptionnel, activable en temps de crise.


 

Les enjeux

Le marché du travail a été particulièrement touché par les effets de la pandémie. Même si l’on peut se réjouir que ce soit dans des proportions moindres que celles imaginées au printemps 2020, le taux de chômage n’en a pas moins fortement augmenté ces derniers mois. Le chômage partiel (réduction de l’horaire de travail – RHT) a quant à lui explosé, induisant un possible effet retard sur le taux de chômage. A cette situation s’ajoutent d’autres défis à relever pour le marché du travail suisse, comme la numérisation de l’économie et le départ à la retraite des baby boomers, accentuant la pénurie de maind’œuvre à venir.

Le marché du travail suisse aura très certainement à absorber un chômage élevé en 2021, notamment dans des secteurs particulièrement touchés par la crise de 2020. Si celle-ci a impacté l’ensemble de l’économie et que certaines entreprises très tournées à l’international sont aussi dépendantes de la reprise au niveau mondial, certains secteurs sont plus fortement touchés que d’autres. On songe au commerce, aux services à la personne, à l’hôtellerie-restauration et à toutes les activités liées au tourisme, quasiment à l’arrêt en 2020. La formation et la reconversion professionnelle auront une importance particulière dans la réinsertion des employés de ces secteurs.

Le chômage des seniors a été au centre des préoccupations de ces derniers mois. Le Parlement fédéral a mis sur pied une rente-pont, que la FER Genève a soutenue dans son principe. Il conviendra d’accompagner sa mise en œuvre et d’analyser les effets. Les efforts devront être tournés vers les jeunes, qui pourraient faire les frais de la frilosité ambiante. Le rôle des partenaires sociaux est également capital et toute initiative pragmatique et réaliste permettant d’assurer un accès le plus large possible des jeunes au marché du travail (ce que la Suisse garantit déjà en grande partie) doit être encouragée.

Sur le plan politique, une réflexion devra être entamée pour répondre à la situation particulière des chefs d’entreprise et des indépendants. La crise a révélé des spécificités du système d’assurance chômage s’agissant de l’accès aux RHT, induisant des différences de traitement au détriment des dirigeants d’entreprise et révélant la fragilité de la situation des indépendants. Il s’agira de trouver une solution à long terme pour assurer un filet de sécurité, permettant à tout le moins de répondre aux situations exceptionnelles.

D’une manière générale, et face à l’évolution démographique et à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui est annoncée, la Suisse devra être en mesure d’assurer une main-d’œuvre en adéquation avec les besoins. La Suisse occupe une bonne position en comparaison internationale pour ce qui est de la qualité de sa formation académique et professionnelle. Cet avantage doit être maintenu et renforcé. Les mutations profondes du monde du travail, notamment l’accélération de la numérisation, imposent l’accès à une formation de base et continue solides. Les efforts pour intégrer les chômeurs devront être poursuivis.

Enfin, la Suisse devra maintenir la politique d’ouverture du marché du travail qui permet à ses entreprises de trouver sans lourdeur administrative la main-d’œuvre dont elles ont besoin, et de rester compétitives face à une concurrence toujours plus dure.

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