Passerelle du Mont-Blanc : un projet gagnant pour tous
En résumé
Interview d’Erik Simonin, responsable de la mobilité à la FER Genève
Le 24 novembre prochain, les citoyens de la Ville de Genève se prononceront sur la réalisation d’une passerelle piétonne accolée au Pont du Mont-Blanc. De quoi s’agit-il exactement ?
ES : Il s’agit de s’adapter au développement de la mobilité, en organisant mieux les espaces en fonction du type de transport. Aujourd’hui, faute de piste cyclable sécurisée, beaucoup d’adeptes de la petite reine empruntent les trottoirs. Cela pose un problème de sécurité pour les piétons. Avec le projet, le pont du Mont-Blanc restera dédié à la mobilité motorisée, individuelle et collective, le trottoir amont côté lac sera transformé en piste cyclable bidirectionnelle, et une passerelle entièrement piétonne sera construite sur le même côté, en contrebas du pont. Le trottoir aval sera quant à lui divisé en deux avec une piste cyclable en direction de la rive gauche et un cheminement piéton.
Est-ce vraiment nécessaire ?
Oui, absolument. Le Pont du Mont Blanc est le plus circulé de Suisse, et accueille entre 45'000 et 50’000 passages par jour. C’est plus que le Pont de la Rade de Zurich, Il a été adapté pour la dernière fois en 1965. Or depuis, le trafic a beaucoup augmenté et une voie de circulation individuelle a même été soustraite à la mobilité individuelle, pour la réserver aux transports publics.
Si l’on veut qu’il puisse remplir correctement sa mission, à savoir permettre de traverser d’une rive à l’autre de manière fluide et en toute sécurité, il doit s’adapter à la réalité d’aujourd’hui. Pour les entreprises, c’est extrêmement important, car il n’existe pas d’alternatives crédibles à ce trajet. Il n’était donc pas envisageable que l’on sécurise les espaces dédiés selon les types de mobilité sans cette nouvelle passerelle, car cela aurait signifié une réduction supplémentaire des voies pour le transport individuel motorisé. Ce projet permet donc de boucler un véritable « U lacustre » piéton et cyclable tout en préservant les conditions de circulation actuelles sur le pont du Mont-Blanc.
En quoi l’économie est-elle concernée ?
Comme je viens de le dire, il est important que les entreprises puissent remplir au mieux leur mission sur le canton de Genève. Les embouteillages et les difficultés d’accès entravent leur travail et renchérissent le coût des prestations qu’ils offrent à la population. Il faut également souligner que cette passerelle, dont le coût sera pris en charge pour moitié par d’autres acteurs que la Ville de Genève, apportera un vrai plus à la Rade, et permettra aux visiteurs comme aux habitants de mieux profiter encore de cet incroyable panorama. En termes d’attractivité touristique, c’est un avantage évident.
Il faut donc voter OUI le 24 novembre prochain.
Propos recueillis par le DPG