Réforme de la LIPP: Interview d’Ivan Slatkine

En résumé

Réforme de la LIPP: redonner du pouvoir d’achat aux Genevois, Interview d’Ivan Slatkine, président de la FER Genève

 

Genève votera en novembre sur une nouvelle réforme fiscale. Encore une, serait-on tenté de dire ?

IS : Il est vrai que les Suisses, et en particulier les Genevois, ont été appelés aux urnes plusieurs fois sur cette thématique ces derniers mois. C’était souvent en lien avec la fiscalité des entreprises. Dans le cas présent, on s’intéresse aux citoyens contribuables, comme vous et moi.

 

Pourquoi cette réforme ?

Si Genève est particulièrement généreux avec les plus bas revenus – un tiers des contribuables ne paient pas d’impôt -, il l’est nettement moins avec les classes moyenne et supérieure. Avec ce projet, il s’agit en priorité d’alléger la facture fiscale de ceux qui n’ont juste pas accès aux différentes aides (logement, assurance maladie, etc.) et qui ont besoin qu’on renforce leur pouvoir d’achat. Le projet a également pour objectif plus global de redonner de l’attractivité fiscale au canton.

 

Comment le projet s’articule-t-il ?

Le nouveau barème réduit les taux d’imposition, de manière plus forte pour les revenus peu élevés et moyens que pour les revenus élevés. Cette modification induit ainsi une baisse d’impôt pouvant atteindre 11,4% pour la classe moyenne, cette baisse diminuant ensuite progressivement pour tendre vers 5,3% pour les plus hauts revenus. La baisse moyenne est estimée à 8,7%.

Prenons l’exemple d’un contribuable célibataire dont le revenu imposable se situe entre 38 600 et 122 000 francs et ou d’un contribuable marié dont le revenu imposable se situe entre 77 200 et 244 000 francs : ces catégories de contribuables bénéficieraient d’une diminution de l’impôt cantonal et communal sur le revenu d’au moins 10%.

 

Est-ce que cela change quelque chose pour ceux qui ne paient pas d’impôt ?

Non, absolument rien. Le seuil d’entrée dans l’impôt, très élevé à Genève, reste inchangé.

Combien cette réforme coûtera-t-elle ?

L’estimation est de 326 millions pour le canton et de 108 millions pour les communes. Après trois années bénéficiaires de suite, il est temps de procéder à un tel réajustement. Les prestations de l’Etat n’en pâtiront pas, et les citoyens pourront bénéficier de la bonne santé du canton, en voyant leur facture fiscale s’alléger. La situation est également bonne du côté des communes, qui ont réalisé un excédent de 350 millions en 2023.

On peut également souligner que les précédentes réformes fiscales ont démontré que des baisses d’impôts peuvent stimuler la consommation et accroître les recettes fiscales à long terme. Cela s’explique par une augmentation de l'activité économique locale, qui découle du regain de pouvoir d’achat des ménages. Les personnes à hauts revenus, qui contribuent fortement aux rentrées fiscales, sont aussi encouragées à rester à Genève. Ainsi, loin de créer un manque à gagner, ces baisses d'impôts permettent souvent de relancer la dynamique économique, stimulant la consommation et les investissements.

En cas d'acceptation par le peuple, l’entrée en vigueur de la réforme fiscale devrait intervenir le 1er janvier 2025.

Le conseil de direction de la FER Genève recommande de voter OUI.

Propos recueillis par le DPG

Pour en savoir plus : www.baisse-impots-oui.ch