Marché du travail

TEXTE

Les enjeux

En 2025, le SECO s’attend à un taux de chômage de 2,6% (contre 2,4% en 2024). En septembre 2024, il se montrait relativement optimiste concernant la conjoncture en 2025, avec une reprise économique et, dans le même temps, un ralentissement de l’inflation. A noter que les élections aux Etats-Unis, de même que la situation géopolitique mondiale peuvent changer la donne. Il est également évident que la nature de nos relations avec l’Union européenne (UE) et l’écho que donnera le peuple à quelques initiatives prônant la fermeture auront des conséquences sur la santé de notre économie, et partant de notre marché du travail. 

Lutter contre la pénurie de main-d’œuvre, au niveau fédéral comme cantonal

La Suisse compte aujourd’hui près de 5,4 millions de postes de travail, pour une population active résidante de 4,8 millions de personnes. Sans la main-d’œuvre frontalière, des centaines de milliers d’emplois ne pourraient pas être occupés. A Genève, cette proportion est encore plus forte. Il existe plus de 400'000 emplois, pour une population active résidante de quelque 240'000 personnes. Pour une personne active, Genève propose donc près de 1,7 emploi, et cela sans tenir compte du taux de chômage. L’accès facilité à la main-d’œuvre transfrontalière prend tout son sens, en particulier pour des secteurs comme l’hôtellerie-restauration ou la santé.

Le maintien de l’ouverture est essentiel

Ces chiffres révèlent plusieurs faits. D’une part, la Suisse et a fortiori le canton de Genève ont besoin d’ouverture. Toutes les tentatives de casser les relations avec l’UE sont autant de menaces à l’encontre des entreprises et du marché du travail L’économie suisse connaît le succès grâce à des prestations de haut niveau, à forte valeur ajoutée. Ce modèle permet à notre pays d’offrir à ses habitants une qualité de vie élevée, des salaires parmi les plus généreux au monde, un taux de chômage plus faible qu’ailleurs et des politiques publiques performantes. Pour cela, l’économie a besoin d’une main-d’œuvre qualifiée. 

Alors que notre population active ne peut aujourd’hui déjà honorer l’entier des postes proposés par les entreprises, la situation va s’aggraver dans les années à venir, avec le départ des baby-boomers à la retraite. Environ 1 million de personnes actives quitteront le marché du travail dans les prochaines années, contre 500'000 nouvelles arrivées, ce qui représente un différentiel de 500'000 emplois non pourvus. Si la Suisse devait renoncer à la libre circulation avec l’Union européenne, la situation deviendrait extrêmement problématique. On irait vers un recul économique, et les conditions de vie actuelles ne pourraient plus être garanties.

Augmenter le taux d’occupation de la population active

Si le maintien de relations solides et durables avec l’UE est fondamental, d’autres mesures doivent également être prises pour combattre la pénurie de main-d’œuvre. Des efforts supplémentaires doivent être faits pour augmenter encore le taux d’occupation de la population active suisse, même si ce dernier est déjà élevé en comparaison internationale. La numérisation et la transformation de l’économie peuvent conduire certains travailleurs vers l’exclusion du marché du travail. Tout doit donc être entrepris pour permettre aux travailleurs de maintenir leurs compétences en phase avec les réalités des besoins de l’économie. La FER Genève s’engage en faveur du développement de la formation professionnelle, académique et continue. L’exclusion durable n’est pas une solution, ni en termes économiques, ni en termes sociaux. C’est la raison pour laquelle elle participe activement, au niveau genevois, aux travaux du Conseil consultatif de l’employabilité, qui vise à augmenter le taux de participation au marché du travail et à réduire le taux de chômage et d’aide sociale. 

Les priorités de la FER Genève

  • Garantir une main-d’œuvre qualifiée en nombre suffisant

  • Valoriser le potentiel de la main-d’œuvre locale, par des mesures ciblées de formation et une campagne d’information auprès des entreprises.

  • Anticiper les changements en lien avec la numérisation de l’économie et la transition environnementale, notamment à travers son engagement au sein du Conseil consultatif de l’employabilité.

  • Maintenir et consolider nos relations avec l’Union européenne.

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