Des bienfaits de la croissance
En résumé
Alors qu’un ralentissement conjoncturel se profile cet automne dans un contexte international incertain et que les inquiétudes en matière d’approvisionnement énergétique s’accroissent, la publication des comptes nationaux à fin août a apporté un peu de baume au cœur.
La hausse du PIB suisse a atteint plus de 4% l’année passée. Même si certains secteurs ont encore souffert de la pandémie, les chiffres 2021 dépassent ceux de 2019. Ces excellents résultats proviennent d’une forte hausse de l’excédent de la balance commerciale. Les produits chimiques et pharmaceutiques en particulier ont tiré les exportations à la hausse. C’est donc l’occasion de rappeler quelques faits. La prospérité de la Suisse découle de son ouverture au commerce extérieur. Les secteurs exportateurs, qui sont la locomotive de notre économie, s’appuient sur quelques grandes entreprises, qui vivent en interdépendance avec le tissu des PME. Pour que cet écosystème puisse perdurer, et avec lui les emplois et les recettes fiscales qui en découlent, il faut maintenir et développer des conditions cadre favorables (marché du travail flexible, haut niveau de formation, fiscalité attractive, approvisionnement énergétique garanti).
Le dynamisme économique est lié à la capacité d’innovation
La croissance génère toutefois en Suisse comme dans d’autres pays une critique qui va en s’accentuant. Le PIB serait un indicateur obsolète, incapable de mesurer les bonnes valeurs. Le développement économique devient un bouc émissaire, responsable des atteintes environnementales, des infrastructures surchargées ou des inégalités sociales. A l’inverse, décroissance ou croissance zéro seraient la panacée.
Or, la croissance n’a pas qu’un aspect quantitatif, elle n’est pas seulement « toujours plus ». Sa dimension qualitative ne doit pas être ignorée. La croissance est corrélée avec l’évolution de notre société. Le dynamisme économique est lié à la capacité d’innovation qui engendre les progrès technologiques dont nous bénéficions tous. L’amélioration des conditions de vie et l’Etat social redistributif que nous connaissons résultent d’une croissance positive. Avec une croissance faible, comment faire face aux dépenses de la prévoyance vieillesse, de la santé ou de la formation ? Une forte diminution de la croissance entraînerait ainsi des dégâts économiques considérables et une baisse générale du niveau de vie et du bien-être.
Une croissance responsable
Bien sûr, le développement économique peut aussi engendrer des effets moins favorables, notamment s’agissant de la consommation des ressources. Et l’actualité nous rappelle à quel point cette question est fondamentale. Mais dans le domaine environnemental aussi, il est important de rappeler l’amélioration globale de la plupart des indicateurs lors des dernières décennies. La croissance et la prospérité qu’elle génère ont permis à nos sociétés de s’engager avec davantage de moyens pour la protection de l’environnement. Et les entreprises contribuent d’ailleurs fortement au développement d’une économie plus verte.
Nous avons besoin de croissance pour maintenir une certaine qualité de vie mais nous devons la gérer de manière responsable. Pour cela, il convient d’agir de manière ciblée pour réduire les éventuels effets secondaires négatifs. Cela constitue une réponse bien plus efficace et utile que de combattre la croissance et prendre le risque de perdre beaucoup.