L’attractivité de Genève au menu du 18 juin
En résumé
Après une mise en bouche le 12 mars, avec l’initiative 179 sur les soi-disant privilèges des actionnaires, la gauche en remet une couche avec deux nouveaux textes, l’un faisant exploser les dépenses publiques et l’autre gonflant encore la pression fiscale.
Genève est le deuxième canton de Suisse en termes de dépenses par habitant et celui qui dépense le plus pour sa fonction publique. Au cours des dernières décennies, la fonction publique, les dépenses et la dette ont largement plus augmenté que la population. Qu’à cela ne tienne! Les syndicats et la gauche proposent une initiative permettant de créer chaque année et indéfiniment 1’000 emplois publics de plus. Un chiffre adaptable à la baisse comme à la hausse, en fonction du taux de chômage (base : 5%). Le but: offrir des emplois publics à des personnes qui sont en marge du marché du travail. Les hics : Genève n’a pas de problème d’emplois, car le canton en compte 160’000 de plus que ce que sa population active peut occuper. Par ailleurs, aucun volet formation n’est prévu. Comme on ne s’invente pas spécialiste de la santé ou de l’ingénierie en un coup de baguette magique, ceux qui sont aujourd’hui hors du marché risquent de le rester. La deuxième «grande» idée de ces milieux est d’augmenter temporairement l’impôt sur la fortune. Et là aussi, peu importe que la taxation genevoise soit déjà la plus forte de Suisse. Et qu’au passage, la mesure touche de plein pot les entrepreneurs, dont l’outil de travail est considéré comme un élément de fortune. Au final, à défaut de recettes supplémentaires, on risque de décourager les entreprises comme les riches contribuables à s’installer dans notre canton.
Deux autres objets traiteront également de l’attractivité. En soutenant la réforme de l’OCDE, qui vise à imposer à 15% minimum les entreprises faisant un chiffre d’affaires annuel de 750 millions d’euros, les citoyens suisses permettront de maintenir les recettes fiscales dans notre pays. Faute de quoi, les autres Etats, dans lesquelles ces entreprises sont actives, pourront prélever la différence. Les entreprises suisse n’auront donc rien gagné, si ce n’est des tracasseries administratives, et la Suisse aura perdu des recettes fiscales. Au niveau genevois, une révision du système de réévaluation fiscale des immeubles propose un modèle de taxation pérenne, moderne, équitable entre propriétaires nouveaux et anciens, et équilibré, dans le sens où il permet de prendre en compte la situation notamment des retraités propriétaires de leur logement.
Genève est un canton à l’économie dynamique, qui lui permet de financer des prestations de qualité. Mais il n’est aujourd’hui déjà fiscalement pas concurrentiel. Ne franchissons pas la ligne rouge et garantissons la substance fiscale actuelle, en rejetant les initiatives aventureuses de la gauche et des syndicats, et en soutenant les réformes modernes de l’OCDE et de la fiscalité immobilière.