Votation du 9 février 2025
Votation fédérale
Acceptez-vous l’initiative populaire du 21 février 2023 « Pour une économie responsable respectant les limites planétaires (initiative pour la responsabilité environnementale) » ?
Position FER Genève: NON
Initiative sur la responsabilité environnementale: irresponsable !
L’initiative dite pour la responsabilité environnementale sur laquelle les Suisses se prononceront en février prochain est dangereuse et irréaliste. En exigeant de notre pays qu’il diminue de 67% son impact environnemental d’ici à dix ans, elle met en péril la qualité de vie en Suisse et, partant, les moyens à mettre en œuvre pour réussir la transition environnementale. Un véritable autogoal.
L’initiative demande que l’économie suisse, y compris ses importations, se déploie dans les limites naturelles terrestres d'ici à dix ans. Cela pose plusieurs problèmes. Il faut au préalable relever que, si la préservation de la nature et de l’environnement est un objectif aussi louable que nécessaire, la Suisse n’a pas attendu cette initiative pour s’en préoccuper. Elle s’y emploie depuis plusieurs années, avec un certain succès. Des mesures sont déjà en cours (loi sur le CO2, loi sur l’électricité) et des changements sont également prévus dans le domaine de l’agriculture, pour laquelle le délai de dix ans est intenable et condamnerait de nombreuses exploitations agricoles. Il faut souligner que, depuis 2000, la Suisse est parvenue à préserver sa croissance et sa prospérité tout en diminuant de plus d’un quart son impact environnemental, ce qui montre que le bon fonctionnement de l’économie et la protection de la nature ne sont pas incompatibles.
C’est pourtant là le second problème: l’initiative conduira à une diminution drastique de l’activité économique en un temps très court. Sa mise en œuvre exigerait des mesures extrêmes qui pénaliseraient les habitants dans de nombreux domaines (agriculture, énergie, logement, habillement, mobilité, etc.). Le coût des biens et services s’en trouverait renchérit. En amputant fortement l’activité économique, on réduit également les sources de financement des politiques publiques. L’impact social serait extrêmement fort.
Avec ce texte, la Suisse ferait cavalier seul. Sa mise en œuvre n’aurait pas de conséquence au niveau de la planète, mais un énorme impact pour la Suisse et ses habitants, qui verraient leur niveau de vie baisser de manière rapide et conséquente. Il faut à cet égard souligner que seule une quinzaine de pays respecte aujourd’hui – on serait tenté de dire malgré eux – les exigences de l’initiative. Parmi celle-ci, on trouve Haïti, l’Afghanistan ou Madagascar. Des pays plus connus pour leur niveau de pauvreté que pour leur action en faveur de l’environnement.
Si la Suisse souhaite poursuivre sur la voie de la préservation de l’environnement, comme elle s’y est engagée depuis plusieurs années, elle a besoin de moyens. Ce texte les condamne. Il ne tient aucunement compte de deux des trois piliers du développement durable, puisque tant l’économie que le volet social sont totalement niés. Il faut donc rejeter ce texte extrême qui n’a aucun impact au niveau de la planète, met en danger l’économie et les ressources qu’elle permet d’engranger et, ainsi, diminue fortement la qualité de vie en Suisse.
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