Les faux amis de la Suisse

En résumé

La pandémie a des effets collatéraux. Nous avons presque tous vécu des tensions dans le cadre familial ou amical, entre ceux qui estiment que la situation nécessite des mesures fortes et ceux qui pensent que l’on sacrifie notre liberté.

Les réseaux sociaux font office de caisses de résonnance à ces divergences et les médias nous annoncent un automne chaud, avec des actions qui vont monter en intensité de la part des corona-sceptiques. Aujourd’hui, on passe un cap avec des menaces à l’encontre du Conseiller fédéral Berset, qui devra faire l’objet d’une protection renforcée.

Notre pays a l’habitude du débat, mais là, on dépasse clairement les bornes. Recourir à la violence, qu’elle soit verbale ou physique, est indigne de notre démocratie. Ceux-là même que s’auto-proclament comme ses défenseurs la bafoue avec leurs dérapages inadmissibles. Notre système politique est dynamique et laisse largement place au débat. Les armes du référendum et de l’initiative sont toujours plus accessibles, et les citoyens ne se gênent d’ailleurs pas en user, voire en abuser dans certains cas. Crier à la tyrannie de nos autorités est donc ridicule, et affaiblit nos institutions.

Ceux qui se voient prétentieusement comme des robins des bois des temps modernes qui pourfendent l’injustice devraient se rappeler que dans une démocratie, les décisions se prennent à la majorité, et non en fonction de celui qui crie le plus fort. Le débat doit redevenir serein et les dérives actuelles combattues et sanctionnées. Et les partisans de la liberté, dont nous sommes a priori tous, doivent se rappeler que celle-ci implique des responsabilités et ne doit en aucun cas justifier le chaos organisé par une minorité vociférante.