Santé

Niveau des primes – que l’on souhaite limité – et ampleur du catalogue de prestations – que l’on entend le plus vaste possible: 2021 sera marqué par des initiatives apparemment inconciliables. Alors que la situation pandémique a mis la santé au centre des préoccupations, elle a également permis de montrer la fiabilité du système en place. Il s’agit de décider dans quelle mesure il faudra le réformer.

En résumé

Les priorités de la FER Genève

  • Accompagnement des changements sociétaux et des attentes qui en découlent, dans la maîtrise des dépenses;
  • Adaptation de la loi genevoise sur l’aide sociale, en améliorant la coordination entre les politiques publiques; 
  • Mise en œuvre de l’initiative sur les soins infirmiers, dans le respect de la maîtrise des coûts;
  • Renforcement de l’ambulatoire et soutien au projet EFAS.


 

Les enjeux

Niveau des primes – que l’on souhaite limité – et ampleur du catalogue de prestations – que l’on entend le plus vaste possible: 2021 sera marqué par des initiatives apparemment inconciliables. Alors que la situation pandémique a mis la santé au centre des préoccupations, elle a également permis de montrer la fiabilité du système en place. Il s’agit de décider dans quelle mesure il faudra le réformer.

L’évolution de la société comme le vieillissement de la population appellent une adaptation du système social. Toutefois, on ne peut se contenter d’ajouter des couches supplémentaires au système en place et l’on ne peut faire l’économie d’une réflexion pour distinguer ce qui est indispensable, nécessaire ou simplement souhaitable.

Le défi des années à venir sera de trouver le bon équilibre entre adaptation du système social et maîtrise des dépenses. Les projets de congés divers – proches aidants, paternité, parental ou autres – trouvent toujours davantage d’écho auprès des citoyens, et viennent étoffer le dispositif social. L’économie doit pouvoir anticiper ces attentes nouvelles, mais doit également les accompagner. Les charges sociales ne peuvent être indéfiniment alourdies sans impact sur la capacité à mener d’autres projets et réformes essentiels pour la Suisse, ainsi que sur la faculté à répondre à des crises soudaines. La récente pandémie a montré l’importance de conserver des finances saines, pour pouvoir répondre de manière adaptée, rapide et conséquente à une crise majeure.

L’une des clés de réussite de ce défi se trouve dans la juste coordination entre les différentes politiques publiques menées et l’adéquation des mesures proposées. Une réforme de l’aide sociale vient d’échouer à Genève (rejet en commission). L’ouvrage devra être remis sur le métier, et devra davantage prendre en compte les facteurs en amont du décrochage social. Une proportion inquiétante de jeunes sortant de l’école obligatoire, sans formation, se retrouvent à l’aide sociale. Il n’est humainement, socialement, et économiquement pas acceptable de prendre acte de ce fait, et de se contenter de servir des prestations sociales à ces jeunes sans leur proposer des perspectives. Une meilleure anticipation des décrochages scolaires, avec des accompagnements davantage adaptés, doit être proposée. Cela suppose sans doute un effort financier en amont, mais qui doit se retrouver plus tard dans le montant des aides sociales, lesquelles doivent diminuer au moins en proportion, voire davantage.

En matière sanitaire, il s’agit de concevoir un système qui allie maîtrise des coûts et maintien de la qualité des soins. Une intervention au Parlement du conseiller national Michel Matter vise à réformer le système des primes, dont l’augmentation sera désormais basée sur un système d’acompte et non plus de charges prévisionnelles établies par les assurances, mode de calcul qui a conduit à une augmentation plus élevée des primes que des coûts réels. C’est un pas dans la bonne direction. Mais cela ne suffira pas. D’autres efforts importants devront être consentis, qui ne péjoreront pas la qualité des soins offerte en Suisse. Il s’agit notamment d’agir sur les charges administratives, toujours plus lourdes. L’effort en faveur de l’ambulatoire doit également être renforcé. L’une des réformes abouties au Parlement est le projet EFAS, qui permet un financement moniste des soins stationnaires et ambulatoires, Cette réforme est attendue et souhaitée.

Il s’agira également de mettre en œuvre l’initiative sur les soins infirmiers, acceptée il y a quelques mois par les citoyens suisses. Un premier volet a déjà pu être mis en place, concernant l’offre de formation et la facturation directe des soins. Il s’agira de mettre en œuvre le second – conditions de travail et rémunération – dans le respect de la maîtrise des dépenses de santé.

Enfin, les discussions sur le tarif médical Tarmed et son successeur Tardoc doivent pouvoir être conclues. Certains demandent l’introduction de forfaits dans le tarif médical de base. On ne peut que regretter que le projet proposé consensuellement n’ait pas été retenu par le Conseil fédéral. Une solution satisfaisante pour tous les acteurs concernés doit être rapidement trouvée.  

Plus d'information

  • Projet de réforme de l’aide sociale à Genève – PL 13119
  • Politique de la santé en Suisse : stratégie sanitaire 2020-2030
  • Mise en œuvre de l’initiative sur les soins infirmiers
     

 

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