Aménagement et transports

Si les questions d’aménagement et de logements ont été particulièrement présents l’année dernière, ce sont sans hésiter les questions d’infrastructures et de mobilité qui sont actuellement au centre des préoccupations, voire des confrontations.

En résumé

Les priorités de la FER Genève

  • Maintenir et développer des infrastructures performantes, qui permettent à la Suisse de jouer pleinement son rôle économique, mais aussi international.
  • Travailler à une mise en œuvre pragmatique de l’initiative 163, qui ne condamne pas de fait l’Aéroport international de Genève.
  • Œuvrer pour une cohabitation en bonne intelligence entre les différents modes de transport, dans le respect de l’évolution des comportements et des intérêts des uns et des autres.


 

Les enjeux

Si les questions d’aménagement et de logements ont été particulièrement présents l’année dernière, ce sont sans hésiter les questions d’infrastructures et de mobilité qui sont actuellement au centre des préoccupations, voire des confrontations.

La Suisse a besoin d’un transport de marchandises performant. En ce qui concerne le commerce extérieur suisse, la route représente 75% du volume des importations et 63% du volume des exportations. Près de 36% des importations, en termes de valeur, et 49% des exportations empruntent la voie des airs. L’interconnexion internationale de la Suisse est donc également essentielle pour assurer la bonne marche de l’économie. L’aviation revêt une importance capitale en particulier pour les branches à forte création de valeur ajoutée comme l’industrie pharmaceutique. Les connexions avec le reste du monde par le transport de voyageurs sont bien sûr aussi d’une grande importance; elles permettent à Genève et à la Suisse d’assoir leur rôle international.

La crise du COVID-19 a cloué les avions au sol et menace l’industrie du transport aérien de centaines de milliards de francs de pertes. Des compagnies n’échapperont pas à la faillite et des gouvernements sont sollicités pour sauver certaines d’entre elles. Sur un plan commercial, les services de fret aérien sont essentiels comme appui des chaînes logistiques mondiales. Toutefois, la chute des vols dans l’espace aérien européen provoque des goulets d’étranglement considérables, limite les capacités et renchérit les coûts.

L’Aéroport international de Genève (AIG) n’a malheureusement pas échappé aux turbulences qui ont secoué le secteur aérien. La chute de la fréquentation a été vertigineuse (jusqu’à 97%). Même si la situation s’est améliorée en été 2020, la fréquentation à l’automne est équivalente à 20% de l’année précédente. Il faudra sans doute de longs mois, voire plusieurs années, pour retrouver le volume de trafic antérieur à la crise. C’est dans ce contexte qu’il faudra mettre en œuvre l’initiative 163, acceptée par les Genevois en novembre 2019. L’AIG avait déjà entamé sa mue vers un modèle plus respectueux de l’environnement et il s’agira de poursuivre ce mouvement, sans condamner cette infrastructure essentielle à Genève et à sa région.

Le ciel n’a pas été le seul à subir les foudres de la période. La voirie a également connu des bouleversements, en particulier à Genève. L’émergence de pistes cyclables pendant la crise, supprimant des voies de circulation routière, a mis le canton en effervescence. Si l’évolution des comportements en matière de mobilité doit être pris en compte dans les politiques publiques, ces dernières ne doivent pas oublier que la petite reine ne représente qu’une très faible proportion des déplacements, principalement durant la belle saison et pour des petits trajets. Elles doivent donc prendre de la hauteur et considérer l‘ensemble des acteurs et des besoins. Ce n’est qu’ainsi que l’on sortira de l’éternelle guerre des transports dont Genève souffre depuis trop longtemps. Les acteurs de la mobilité doivent pouvoir se retrouver autour de projets respectueux de l’environnement, des habitants et des usagers de la route.

Le vote municipal, au printemps 2021, sur le projet d’aménagement de Clé de Rive, qui allie parkings en sous-sol et piétonisation de la zone, permettra de dire si Genève en est aujourd’hui capable.

Retour aux perspectives politiques