Loi sur le CO2: le paradoxe de la jeunesse

Selon les résultats du deuxième sondage SSR réalisé par l’institut gfs.bern, la loi sur le CO2 récolte une courte majorité de 54% et les résultats risquent d’être serrés dans les urnes dimanche. S’il est relevé des divergences entre les villes et les campagnes, les régions linguistiques, les partis politiques ou entre les revenus au sein des ménages, en revanche, la question de l’âge passe presque inaperçue. Sans surprise, le groupe d’âge des 40-64 ans est le plus réticent à cette loi. Il est en revanche plus étonnant de retrouver 26% des jeunes (18-39 ans) qui sont opposés à celle-ci, alors qu’une partie d’entre eux ont manifesté et continuent de le faire contre le réchauffement climatique. Faut-il rappeler les témoignages dans les médias pour le moins surprenant de certains jeunes qui ne souhaitent pas restreindre leur nombre de voyages en avion pour Berlin ou Barcelone par exemple, alors qu’ils revendiquent moins d’émissions de CO2?

De la même manière, ces derniers regardent souvent des séries sur une plateforme de streaming bien connue, alors que le visionnement d'une heure de série correspond à l’utilisation d’une climatisation pendant 40 minutes. Les paradoxes sont flagrants. La loi pragmatique sur le CO2 qui est soumise à votation le 13 juin cherche à concilier ces contradictions avec pour objectif de protéger le climat et d'assurer la continuité économique. Il est indispensable de dire oui à cette loi non seulement pour limiter les émissions de CO2 d’une manière globale, revendication si chère aux jeunes générations, mais aussi pour favoriser les comportements respectueux du climat, encourager l’innovation et la création d’un Fonds pour le climat, instrument astucieux et équilibré pour investir dans différents projets d’avenir.