Genève a besoin de retrouver de la sérénité

En résumé

A la crise sanitaire que nous vivons depuis plus d’un an, s’ajoute à Genève une crise politique et institutionnelle. Les élections du 28 mars dernier suffiront-elles à ramener un peu de la sérénité dont notre canton a un grand besoin ? L’avenir nous le dira. Mais on peut d’ores et déjà mettre en avant quelques éléments de succès… ou d’échecs.

Il n’aura échappé à personne que le gouvernement a basculé à gauche avec cette élection. D’aucuns se plairont à relever qu’il l’était déjà, mais disons que maintenant, le doute n’est plus permis. Dans un tel contexte, la première tentation à laquelle la nouvelle équipe devra résister, c’est de vouloir défaire ce qui a été construit ces dernières années. D’une part parce que l’heure est à la reconstruction d’une économie et d’une société affaiblies par des mois de pandémie et d’autre part parce que cela serait vain et pure perte de temps, en l’absence de majorité parlementaire. La seconde tentation serait de privilégier le dogme au pragmatisme. Rappelons que si la posture politique appartient au jeu parlementaire, les décisions gouvernementales doivent, elles, être guidées par la recherche de l’intérêt général. Le gouvernement ne devra donc pas oublier que c’est la prospérité de son tissu économique qui permet à Genève de financer sa politique sociale, son système de santé, son ambition culturelle ou encore la formation professionnelle et continue.

La nouvelle ministre, qui hérite d’un département de l’économie qui retrouve une certaine cohérence, aura un rôle central à jouer dans ce domaine. Si le département reste relativement modeste en termes de taille, il n’en aura pas moins de nombreux défis à relever. En premier lieu celui de poursuivre l’accompagnement des secteurs meurtris par l’arrêt de leurs activités. Ensuite, de soutenir la collaboration qui se construit, dans le cadre de la task force employabilité, et qui a pour but de permettre une meilleure intégration de la main-d’œuvre locale au marché du travail. De manière plus globale, il s’agira de maintenir l’esprit du dialogue social qui a permis à Genève de faire office de pionnier en matière de surveillance du marché de l’emploi et qui est mis à mal ces dernières années par une politisation du discours syndical.