Authentifier des diplômes grâce à la blockchain

En résumé

Le Pôle innovation numérique de l’Université de Genève inaugurait son premier séminaire de l’année. Le projet d’authentification de certificats universitaires présenté lors de cette visioconférence est issu de l’Accélérateur des sciences et des services de l’institution.

Avec la généralisation du télétravail, le nombre de postulations en ligne est élevé. Le plus souvent, les candidats envoient des PDF de leurs diplômes scannés, qui peuvent facilement être falsifiés. En effet, les preuves comme le papier, la signature manuscrite et les sceaux sont peu pratiques dans un monde de plus en plus digitalisé. Les départements des ressources humaines peuvent consulter les listes de diplômés sur les sites des universités ou appeler les facultés pour s’assurer de la validité des certificats, mais cela prend du temps. De plus, les universités et les hautes écoles ne peuvent donner ces informations par téléphone qu’avec le consentement des personnes concernées.

Pour effectuer les vérifications de diplômes en ligne, il existe plusieurs types de solutions. La première consiste en la validation par un serveur de l’université. La seconde est le cachet électronique, établi par la loi. La dernière est la blockchain. Actuellement, les trois sont combinées. Le diplôme est scanné et muni d’un cachet et d’une «valeur» blockchain - un lien inscrit sur le PDF - permettant d’accéder à un formulaire de données du détenteur du diplôme et au fichier original. Pour la vérification, il suffit d’utiliser l’application Ecert Unige, qui garantit plusieurs niveaux de contrôle.

Un stockage pérenne et sécurisé

La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations sans organe de contrôle. Toutes les informations envoyées par les utilisateurs et les liens internes sont vérifiés et groupés en blocs à intervalles de temps réguliers, formant ainsi une chaîne. Cette chaîne est sécurisée grâce à la cryptographie. Si un bloc est modifié, toute la chaîne doit être mise à jour, ce qui assure sa protection.
La solution d’authentification des diplômes doit garantir plusieurs besoins. Elle doit être pérenne pour une très longue durée (cinquante ans) et ce, même si l’Université n’existait plus. Elle doit offrir une preuve autonome et rapide tout en certifiant la protection des données et en respectant la loi. Elle doit également permettre la révocation d’un diplôme en cas d’erreur ou de plagiat.

Plateforme académique

L’Université de Genève utilise la plateforme Bloxberg, une blockchain académique mondiale sécurisée établie par un consortium d’organisations de recherche. Elle a pour but de fournir aux scientifiques des services décentralisés dans le monde entier et compte une centaine d’institutions parmi ses membres.


La Suisse, pionnière avec la Lex Blockchain

Le 1er février dernier, la nouvelle loi pour les applications de la technologie des registres distribués (TRD) est entrée partiellement en vigueur en Suisse. Cette législation, une des premières au monde, a pour but d’accélérer l’adoption des technologies blockchain. La Lex Blockchain vise à modifier le droit des papiers-valeurs, le droit de la faillite, le droit bancaire et le droit du marché des capitaux afin de mieux appréhender les évolutions liées à la technologie des registres distribués et aux cryptoactifs. Elle permettra une ouverture à l’innovation, mais aussi de préserver la sécurité des données et ainsi limiter les abus.